- 讲师:刘萍萍 / 谢楠
- 课时:160h
- 价格 4580 元
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Elle s'amusait des lettres de ces jeunes gens; mais suivant elle, toutes se ressemblaient. C'était toujours la passion la plus profonde, la plus mélancolique.
- Ils sont tous le même homme parfait, prêt à partir pourla Palestine, disait-elle à sa cousine. Connaissez-vous quelque chose de plus insipide? Voilà donc les lettres que je vais recevoir toute la vie! Ces lettres-là ne doivent changer que tous les vingt ans, suivant le genre d'occupation qui est à la mode. Elles devaient être moins décolorées du temps de l'Empire. Alors tous ces jeunes gens du grand monde avaient vu ou fait des actions qui réellement avaient de la grandeur. Le duc de N***, mon oncle, a été à Wagram.
- Quel esprit faut-il pour donner un coup de sabre? Etquand cela leur est arrivé, ils en parlent si souvent! dit Mlle de Sainte-Hérédité, la cousine de Mathilde.
- Eh bien! ces récits me font plaisir. Etre dans unevéritable bataille, une bataille de Napoléon, où l'on tuait dix mille soldats, cela prouve du courage. S'exposer au danger élève l'ame et la sauve de l'ennui où mes pauvres adorateurs semblent plongés; et il est contagieux, cet ennui. Lequel d'entre eux a l'idée de faire quelque chose d'extraordinaire? Ils cherchent à obtenir ma main, la belle affaire! Je suis riche et mon père avancera son gendre. Ah! p?t-il en trouver un qui f?t un peu amusant!
La manière de voir vite, nette, pittoresque de Mathilde gatait son langage comme on voit. Souvent un mot d'elle faisait tache aux yeux de ses amis si polis. Ils se seraient presque avoué, si elle e?t été moins à la mode, que son parler avait quelque chose d'un peu coloré pour la délicatesse féminine.
Elle, de son c?té, était bien injuste envers les jolis cavaliers qui peuplent le bois de Boulogne. Elle voyait l'avenir non pas avec terreur, c'e?t été un sentiment vif, mais avec un dégo?t bien rare à son age.
Que pouvait-elle désirer? la fortune, la haute naissance, l'esprit, la beauté à ce qu'on disait, et à ce qu'elle croyait, tout avait été accumulé sur elle par les mains du hasard. Voilà quelles étaient les pensées de l'héritière la plus enviée du faubourg Saint-Germain, quand elle commen?a à trouver du plaisir à se promener avec Julien. Elle fut étonnée de son orgueil; elle admira l'adresse de ce petit bourgeois. Il saura se faire évêque comme l'abbé Maury, se dit-elle.
Bient?t cette résistance sincère et non jouée, avec laquelle notre héros accueillait plusieurs de ses idées, l'occupa; elle y pensait; elle racontait à son amie les moindres détails des conversations, et trouvait que jamais elle ne parvenait à en bien rendre toute la physionomie.
Une idée l'illumina tout à coup: J'ai le bonheur d'aimer, se dit-elle un jour, avec un transport de joie incroyable. J'aime, j'aime, c'est clair! A mon age, une fille jeune, belle, spirituelle, où peut-elle trouver des sensations, si ce n'est dans l'amour? J'ai beau faire, je n'aurai jamais d'amour pour Croisenois, Caylus, et tutti quanti . Ils sont parfaits, trop parfaits peut-être: enfin, ils m'ennuient.
Elle repassa dans sa tête toutes les descriptions de passion qu'elle avait lues dans Manon Lescaut, la Nouvelle Hélo?se, les Lettres d'une Religieuse portugaise, etc., etc. Il n'était question, bien entendu, que de la grande passion; l'amour léger était indigne d'une fille de son age et de sa naissance. Elle ne donnait le nom d'amour qu'à ce sentiment héro?que que l'on rencontrait en France du temps de Henri III et de Bassompierre. Cet amour-là ne cédait point bassement aux obstacles; mais, bien loin de là, faisait faire de grandes choses. Quel malheur pour moi qu'il n'y ait pas une cour véritable comme celle de Catherine de Médicis ou de Louis XIII! Je me sens au niveau de tout ce qu'il y a de plus hardi et de plus grand. Que ne ferais-je pas d'un roi homme de coeur, comme
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