- 讲师:刘萍萍 / 谢楠
- 课时:160h
- 价格 4580 元
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Anne descendit à la vitesse d'une biche la pente couverte de trèfle et disparut sous l'ombre des sapins de la Forêt hantée. Mme Lynde la suivit d'un regard indulgent.
— Il y a encore en elle bien des traits d'enfant.
— Mais il y a surtout en elle des qualités de femme, repartit Marilla, retrouvant momentanément le ton acerbe d'autrefois.
Désormais, pourtant, ce n'était plus sa principale caractéristique. Comme devait le dire Mme Lynde à Thomas ce soir-là, ?Le caractère de Marilla Cuthbert s'est comme ramolli. Voilà ce qui s'est produit. ?
Le lendemain soir, Anne se rendit au petit cimetière d'Avonlea, afin de déposer des fleurs fra?ches sur la tombe de Matthew et d'arroser le rosier d'Ecosse. Elle y resta jusqu'au crépuscule, prenant plaisir à flaner dans cet endroit serein et paisible, où les peupliers semblaient bruire d'amicales paroles, et où l'herbe, croissant sans discipline aucune entre les tombes, frémissait à votre passage. Lorsqu'elle se décida à partir, pour s'engager sur la route qui descendait la colline jusqu'au Lac-aux-Miroirs, le soleil était déjà couché, et tout Avonlea s'étendait devant elle, dans une pénombre étrange et onirique, comme ?le souvenir d'une très ancienne paix?.
Le fond de l'air restait frais, car une petite brise s'était levée, apportant avec elle l'odeur sacrée des champs de trèfle. Les lumières des maisons clignotaient ?à et là entre les arbres des fermes. Au-delà, noyé d'une brume mauve, s'ouvrait l'océan, dont le murmure incessant semblait rythmer le silence. à l'ouest, mille teintes diffuses se mêlaient en un ballet aérien, et le lac les reflétait toutes, leur conférant encore plus de douceur subtile. C'était si beau qu'Anne sentit son c?ur déborder de bonheur. Elle ouvrit toutes grandes les portes de son ame.
— ? vieille terre adorable, murmura-t-elle extatique, que tu es belle ! Que je suis heureuse de vivre en ce bas monde !
A mi-pente, un grand gar?on franchit en sifflotant la barrière du domaine des Blythe. C'était Gilbert, et il s'arrêta net de siffloter lorsqu'il aper?ut Anne. Il la salua en ?tant sa casquette, par pure politesse, et l'aurait probablement croisée sans rien dire, si elle ne l'avait pas arrêté de la main.
— Gilbert, dit-elle, les joues cramoisies. Je veux te remercier de m'avoir laissé l'école d'Avonlea. C'est vraiment très généreux de ta part, et je tiens à ce que tu saches que j'apprécie énormément ton geste.
Gilbert ne se fit pas prier pour serrer cette main tendue.
— Ce n'était pas de la générosité, tu sais, Anne. Cela me fait plaisir, tout simplement, de pouvoir te rendre service. Serons-nous amis, à présent ? M'as-tu finalement pardonné ma vieille faute d'antan ?
Anne éclata de rire et tenta, mais sans succès, de retirer sa main.
— Je t'ai pardonné depuis longtemps, en fait, depuis ce jour où nous nous trouvions sur le débarcadère. Mais je ne le savais pas, à l'époque. Quelle petite oie bornée j'étais. Je m'en suis voulu – aussi bien te confesser toute la vérité –, je m'en suis voulu amèrement depuis.
— Nous serons les meilleurs amis du monde, s'écria Gilbert, avec jubilation. Nous sommes nés pour être amis, Anne. Tu contrecarres le destin depuis trop longtemps. Je sais bien, moi, à quel point nous pourrons être utiles l'un à l'autre. Tu poursuis tes études, n'est-ce pas ? Moi aussi. Allons, je vais te raccompagner jusque chez toi.
Marilla observa curieusement Anne lorsque celle-ci entra dans la cuisine.
— Avec qui remontais-tu l'allée, Anne ?
— Gilbert Blythe, répondit Anne, vexée de se sentir rougir. Je l'ai rencontré sur la butte des Barry.
— Je n'aurais jamais cru que vous étiez de si bons amis, Gilbert Blythe et toi, fit Marilla, avec un sourire en coin. Tu es bien restée une demiheure accoudée à la barrière, à lui faire la conversation.
— Nous n'étions pas... nous étions de bons ennemis. Mais nous avons décidé qu'il serait plus utile, dans l'avenir, de devenir de bons amis. Nous sommes vraiment restés là une demi-heure ? On aurait dit à peine quelques minutes. Il faut dire, Marilla, que nous avons cinq ans de conversations perdues à rattraper.
Anne, ce soir-là, resta longtemps à sa fenêtre, pénétrée d'un profond sentiment de satisfaction. Une douce brise chuchotait dans les cerisiers, et le parfum de la menthe s'insinuait jusqu'à la fenêtre. Des étoiles luisaient au-dessus de la masse noire des sapins du vallon, et, par la trouée entre les arbres, on voyait scintiller la lampe de Diana.
Depuis cette soirée qui avait marqué son retour de Queen's, l'horizon d'Anne semblait s'être rétréci, mais, pour plus étroit que f?t désormais le sentier qu'elle avait décidé de suivre, il ne faisait pas de doute qu'il serait euphoriquement serti de fleurs. Elle ferait désormais siens les plaisirs que procurent le travail intègre, les aspirations valables, les amitiés intenses, et rien ne pourrait jamais lui enlever cette imagination br?lante et ces rêves flamboyants qui appartenaient, innés, à sa nature. Et au-delà de la route, mystérieusement, s'ouvrait ce tournant magique...
? Dieu veille sur l'autre monde, et tout est bien dans celui-ci ?, murmura Anne, doucement.
责编:刘卓
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