- 讲师:刘萍萍 / 谢楠
- 课时:160h
- 价格 4580 元
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Une jeune fille de Queen's
Les trois semaines qui suivirent à Green Gables furent extrêmement fébriles, car Anne se préparait à partir pour Queen's. Il y avait tout un trousseau à préparer, une infinité de détails à discuter et à mettre au point. La garde-robe d'Anne était composée de jolis vêtements, amples et agréables à porter, car Matthew y avait veillé, et Marilla, pour une fois, ne s'était opposée à aucune de ses suggestions ou de ses acquisitions. Bien mieux : un certain soir, elle fit irruption dans la chambre du pignon est, un fin tissu vert pale entre les bras.
— Anne, voici de quoi te confectionner une jolie robe légère. Je ne pense pas que tu en aies absolument besoin; tu ne manques pas de corsages élégants, mais j'ai pensé que tu aimerais peut-être avoir quelque chose de plus chic, pour une soirée en ville, une réception, ou un événement exceptionnel. J'ai entendu dire que Jane, Ruby et Josie avaient des "robes du soir", comme elles disent, et je ne veux pas que tu te sentes en reste. J'ai prié Mme Allan de m'accompagner à la ville pour choisir le tissu, la semaine passée, et nous allons demander à Emily Gillis de te faire la robe. Emily a du go?t et une habileté sans pareille pour exécuter les retouches qu'il faut.
— Oh, Marilla, que c'est joli, s'écria Anne. Merci, merci beaucoup. C'est vraiment trop gentil de ta part, ?a rend la perspective de mon départ de jour en jour plus difficile pour moi.
La robe verte fut taillée avec autant de petits plis, de volants et de bouillons que le bon go?t d'Emily en autorisait. Un soir, Anne l’enfila pour la montrer à Matthew et à Marilla, et récita Le V?u de la jeune fille dans la cuisine, à leur intention. Pendant qu'elle regardait ce beau visage s'animer, qu'elle surveillait les mouvements gracieux de ce joli corps, Marilla se prit à songer au soir où Anne était arrivée à Green Gables, et de sa mémoire renaquit cette étrange petite fille, tout apeurée, dans son horrible robe de tiretaine d'un brun jaunatre, prête à éclater en sanglots à tout moment. Quelque chose de poignant, dans l'évocation de ce souvenir, fit monter des larmes aux yeux de Marilla.
— Mais c'est que ma fa?on de réciter te fait pleurer, Marilla ! fit Anne, toute joyeuse, se penchant sur la joue de Marilla pour y déposer un baiser léger. Eh bien, voilà ce que j'appelle une réussite.
— Tu te trompes, Anne, ce n'était pas à cause de ton texte que je pleurais, se défendit Marilla, qui aurait trouvé indigne de se laisser apitoyer par de la ?ridicule poésie?. Je ne peux pas m'empêcher de penser à la petite fille que tu étais, Anne. Et je souhaiterais que tu sois restée une petite fille, même si tu te comportais de bien étrange fa?on. A présent, tu as grandi, tu vas t'en aller; et te voilà si grande, si élégante, et si... si différente, en un mot, dans cette robe-là, comme si tu devenais soudain étrangère à Avonlea, et je me sens toute seule, tout à coup, en pensant à ?a.
— Marilla !
Anne s'assit dans le giron de Marilla, qui portait sa robe de guingan habituelle, prit le visage ridé entre ses mains et regarda, avec une tendresse empreinte de gravité, les yeux de la vieille fille.
— Tu sais, je n'ai pas vraiment changé. On m'a un peu taillée et un peu élaguée, pour que je pousse mieux, et que mes branches se rendent plus loin, mais, au fond, la véritable Anne – celle d'en dedans – ne s'est pas du tout modifiée. Et ce n'est pas le fait d'aller ailleurs ou d'acquérir une autre apparence extérieure qui peut y changer quelque chose : dans mon c?ur, je resterai toujours ta petite Anne, qui vous aimera, toi, Matthew et cette chère maison aux pignons verts, chaque jour davantage.
Anne laissa reposer sa joue fra?che contre celle, toute fanée, de Marilla, et étendit la main jusqu'à toucher l'épaule de Matthew. A un moment comme celui-là, Marilla aurait bien voulu être capable, comme Anne, de trouver les mots justes pour exprimer ses sentiments, mais la nature et la force de l'habitude en avaient décidé autrement, et tout ce qu'elle put faire, ce fut de serrer sa fille dans ses bras, aussi fort que possible, en regrettant amèrement qu'elle parte,
Matthew, dont le regard semblait étrangement voilé, se leva et sortit. à la lueur des étoiles de cette belle nuit bleue, il traversa la cour jusqu'à la barrière près des peupliers. Quelque chose, dans sa démarche, trahissait une profonde agitation intérieure.
责编:刘卓
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