- 讲师:刘萍萍 / 谢楠
- 课时:160h
- 价格 4580 元
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CHAPITRE XXVII LES PLUS BELLES PLACES DE L'EGLISE
Des services! des talents! du mérite! bah! soyez d'une coterie.
TELEMAQUE.
Ainsi l'idée d'évêché était pour la première fois mêlée avec celle de Julien dans la tête d'une femme qui t?t ou tard devait distribuer les plus belles places de l'Eglise de France. Cet avantage n'e?t guère touché Julien; en cet instant, sa pensée ne s'élevait à rien d'étranger à son malheur actuel: tout le redoublait; par exemple, la vue de sa chambre lui était devenue insupportable. Le soir, quand il rentrait avec sa bougie, chaque meuble, chaque petit ornement lui semblait prendre une voix pour lui annoncer aigrement quelque nouveau détail de son malheur.
Ce jour-là, j'ai un travail forcé, se dit-il en rentrant et avec une vivacité que depuis longtemps il ne connaissait plus: espérons que la seconde lettre sera aussi ennuyeuse que la première.
Elle l'était davantage. Ce qu'il copiait lui semblait si absurde, qu'il en vint à transcrire ligne par ligne, sans songer au sens.
C'est encore plus emphatique, se disait-il, que les pièces officielles du traité de Munster, que mon professeur de diplomatie me faisait copier à Londres.
Il se souvint seulement alors des lettres de Mme de Fervaques dont il avait oublié de rendre les originaux au grave Espagnol don Diego Bustos. Il les chercha; elles étaient réellement presque aussi amphigouriques que celles du jeune seigneur russe. Le vague était complet. Cela voulait tout dire et ne rien dire. C'est la harpe éolienne du style, pensa Julien. Au milieu des plus hautes pensées sur le néant, sur la mort, sur l'infini, etc., je ne vois de réel qu'une peur abominable du ridicule.
Le monologue que nous venons d'abréger fut répété pendant quinze jours de suite. S'endormir en transcrivant une sorte de commentaire de l'Apocalypse, le lendemain aller porter une lettre d'un air mélancolique, remettre le cheval à l'écurie avec l'espérance d'apercevoir la robe de Mathilde, travailler, le soir para?tre à l'Opéra quand Mme de Fervaques ne venait pas à l'h?tel de La Mole, tels étaient les événements monotones de la vie de Julien. Elle avait plus d'intérêt quand Mme de Fervaques venait chez la marquise; alors il pouvait entrevoir les yeux de Mathilde sous une aile du chapeau de la maréchale, et il était éloquent. Ses phrases pittoresques et sentimentales commen?aient à prendre une tournure plus frappante à la fois et plus élégante.
Il sentait bien que ce qu'il disait était absurde aux yeux de Mathilde, mais il voulait la frapper par l'élégance de la diction. Plus ce que je dis est faux, plus je dois lui plaire, pensait Julien; et alors, avec une hardiesse abominable, il exagérait certains aspects de la nature. Il s'aper?ut bien vite que, pour ne pas para?tre vulgaire aux yeux de la maréchale, il fallait surtout se bien garder des idées simples et raisonnables. Il continuait ainsi, ou abrégeait ses amplifications suivant qu'il voyait le succès ou l'indifférence dans les yeux des deux grandes dames auxquelles il fallait plaire.
Au total, sa vie était moins affreuse que lorsque ses journées se passaient dans l'inaction.
Mais, se disait-il un soir, me voici transcrivant la quinzième de ces abominables dissertations; les quatorze premières ont été fidèlement remises au suisse de la maréchale. Je vais avoir l'honneur de remplir toutes les cases de son bureau. Et cependant elle me traite exactement comme si je n'écrivais pas! Quelle peut être la fin de tout ceci? Ma constance l'ennuierait-elle autant que moi? Il faut convenir que ce Russe, ami de Korasoff, et amoureux de la belle quakeresse de Richemond, fut en son temps un homme terrible; on n'est pas plus assommant.
Comme tous les êtres médiocres que le hasard met en présence des manoeuvres d'un grand général, Julien ne comprenait rien à l'attaque exécutée par le jeune Russe sur le coeur de la belle Anglaise. Les quarante premières lettres n'étaient destinées qu'à se faire pardonner la hardiesse d'écrire. Il fallait faire contracter à cette douce personne, qui peut-être s'ennuyait infiniment, l'habitude de recevoir des lettres peut-être un peu moins insipides que sa vie de tous les jours.
Un matin, on remit une lettre à Julien; il reconnut les armes de Mme de Fervaques, et brisa le cachet avec un empressement qui lui e?t semblé bien impossible quelques jours auparavant: ce n'était qu'une invitation à d?ner.
Il courut aux instructions du prince Korasoff. Malheureusement, le jeune Russe avait voulu être léger comme Dorat, là où il e?t fallu être simple et intelligible; Julien ne put deviner la position morale qu'il devait occuper au d?ner de la maréchale.
责编:刘卓
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