- 讲师:刘萍萍 / 谢楠
- 课时:160h
- 价格 4580 元
特色双名师解密新课程高频考点,送国家电网教材讲义,助力一次通关
配套通关班送国网在线题库一套
Comme il passait près d'elle:
- Oui, disait-il au comte Altamira, Danton était un homme!
O ciel! serait-il un Danton, se dit Mathilde; mais il a une figure si noble, et ce Danton était si horriblement laid, un boucher, je crois. Julien était encore assez près d'elle, elle n'hésita pas à l'appeler; elle avait la conscience et l'orgueil de faire une question extraordinaire pour une jeune fille. - Danton n'était-il pas un boucher? lui dit-elle.
- Oui, aux yeux de certaines personnes, lui répondit Julien avec l'expression du mépris le plus mal déguisé, et l'oeil encore enflammé de sa conversation avec Altamira, mais malheureusement pour les gens bien nés, il était avocat à Méry-sur-Seine; c'est-à-dire, mademoiselle, ajouta-t-il d'un air méchant, qu'il a commencé comme plusieurs pairs que je vois ici. Il est vrai que Danton avait un désavantage énorme aux yeux de la beauté, il était fort laid.
Ces derniers mots furent dits rapidement, d'un air extraordinaire et assurément fort peu poli.
Julien attendit un instant, le haut du corps légèrement penché et avec un air orgueilleusement humble. Il semblait dire: Je suis payé pour vous répondre, et je vis de ma paye. Il ne daignait pas lever l'oeil sur Mathilde. Elle, avec ses beaux yeux ouverts extraordinairement et fixés sur lui, avait l'air de son esclave. Enfin, comme le silence continuait, il la regarda ainsi qu'un valet regarde son ma?tre, afin de prendre des ordres. Quoique ses yeux rencontrassent en plein ceux de Mathilde, toujours fixés sur lui avec un regard étrange, il s'éloigna avec un empressement marqué.
Lui, qui est réellement si beau, se dit enfin Mathilde sortant de sa rêverie, faire un tel éloge de la laideur! Jamais de retour sur lui-même! Il n'est pas comme Caylus ou Croisenois. Ce Sorel a quelque chose de l'air que mon père prend quand il fait si bien Napoléon au bal. Elle avait tout à fait oublié Danton. Décidément, ce soir, je m'ennuie. Elle saisit le bras de son frère, et, à son grand chagrin, le for?a de faire un tour dans le bal. L'idée lui vint de suivre la conversation du condamné à mort avec Julien.
La foule était énorme. Elle parvint cependant à les rejoindre au moment où, à deux pas devant elle, Altamira s'approchait d'un plateau pour prendre une glace. Il parlait à Julien, le corps à demi tourné. Il vit un bras d'habit brodé qui prenait une glace à c?té de la sienne. La broderie sembla exciter son attention; il se retourna tout à fait pour voir le personnage à qui appartenait ce bras. A l'instant, ces yeux si nobles et si na?fs prirent une légère expression de dédain.
- Vous voyez cet homme, dit-il assez bas à Julien; c'est leprince d'Araceli, ambassadeur de ***. Ce matin il a demandé mon extradition à votre ministre des affaires étrangères de France, M. de Nerval. Tenez, le voilà là-bas, qui joue au whist. M. de Nerval est assez disposé à me livrer, car nous vous avons donné deux ou trois conspirateurs en 1816. Si l'on me rend à mon roi, je suis pendu dans les vingt-quatre heures. Et ce sera quelqu'un de ces jolis messieurs à moustaches qui m'empoignera .
- Les infames! s'écria Julien à demi-haut.
Mathilde ne perdait pas une syllabe de leur conversation. L'ennui avait disparu.
- Pas si infames, reprit le comte Altamira. Je vous ai parléde moi pour vous frapper d'une image vive. Regardez le prince d'Araceli; toutes les cinq minutes, il jette les yeux sur sa Toison d'Or; il ne revient pas du plaisir de voir ce colifichet sur sa poitrine. Ce pauvre homme n'est au fond qu'un anachronisme. Il y a cent ans, la Toison était un honneur insigne, mais alors elle e?t passé bien au-dessus de sa tête. Aujourd'hui, parmi les gens bien nés, il faut être un Araceli pour en être enchanté. Il e?t fait pendre toute une ville pour l'obtenir.
- Est-ce à ce prix qu'il l'a eue? dit Julien avec anxiété.
- Non, pas précisément, répondit Altamira froidement; ila peut-être fait jeter à la rivière une trentaine de riches propriétaires de son pays, qui passaient pour libéraux.
- Quel monstre! dit encore Julien.
Mlle de La Mole, penchant la tête avec le plus vif intérêt, était si près de lui, que ses beaux cheveux touchaient presque son épaule.
- Vous êtes bien jeune! répondait Altamira. Je vous disaisque j'ai une soeur mariée en Provence; elle est encore jolie, bonne, douce; c'est une excellente mère de famille, fidèle à tous ses devoirs, pieuse et non dévote.
Où veut-il en venir? pensait Mlle de La Mole.
- Elle est heureuse, continua le comte Altamira; elle l'étaiten 1815. Alors j'étais caché chez elle, dans sa terre près d'Antibes; eh bien, au moment où elle apprit l'exécution du maréchal Ney, elle se mit à danser!
- Est-il possible? dit Julien atterré.
- C'est l'esprit de parti, reprit Altamira. Il n'y a plus depassions véritables au XIXe siècle: c'est pour cela que l'on s'ennuie tant en France. On fait les plus grandes cruautés, mais sans cruauté.
责编:刘卓
上一篇:解放军文职招聘考试Quelle
课程专业名称 |
讲师 |
课时 |
查看课程 |
---|
课程专业名称 |
讲师 |
课时 |
查看课程 |
---|
点击加载更多评论>>