- 讲师:刘萍萍 / 谢楠
- 课时:160h
- 价格 4580 元
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Mais ici il y avait plus qu'intérêt d'argent; il y avait augmentation de soup?ons. L'air de bonheur qui animait sa famille en son absence n'était pas fait pour arranger les choses, auprès d'un homme dominé par une vanité aussi chatouilleuse. Comme sa femme lui vantait la manière remplie de grace et d'esprit avec laquelle Julien donnait des idées nouvelles à ses élèves:
- Oui! oui! je le sais, il me rend odieux à mes enfants; illui est bien aisé d'être pour eux cent fois plus aimable que moi qui, au fond, suis le ma?tre. Tout tend dans ce siècle à jeter de l'odieux sur l'autorité légitime . Pauvre France! Mme de Rênal ne s'arrêta point à examiner les nuances de l'accueil que lui faisait son mari. Elle venait d'entrevoir la possibilité de passer douze heures avec Julien. Elle avait une foule d'emplettes à faire à la ville, et déclara qu'elle voulait absolument aller d?ner au cabaret; quoi que p?t dire ou faire son mari, elle tint à son idée. Les enfants étaient ravis de ce seul mot cabaret, que prononce avec tant de plaisir la pruderie moderne.
M. de Rênal laissa sa femme dans la première boutique de nouveautés où elle entra, pour aller faire quelques visites. Il revint plus morose que le matin; il était convaincu que toute la ville s'occupait de lui et de Julien. A la vérité, personne ne lui avait encore laissé soup?onner la partie offensante des propos du public. Ceux qu'on avait redits à M. le maire avaient trait uniquement à savoir si Julien resterait chez lui avec six cents francs, ou accepterait les huit cents francs offerts par M. le directeur du dép?t. Ce directeur, qui rencontra M. de Rênal dans le monde, lui battit froid . Cette conduite n'était pas sans habileté; il y a peu d'étourderie en province: les sensations y sont si rares, qu'on les coule à fond.
M. Valenod était ce qu'on appelle, à cent lieues de Paris, un faraud: c'est une espèce d'un naturel effronté et grossier. Son existence triomphante, depuis 1815, avait renforcé ses belles dispositions. Il régnait, pour ainsi dire, à Verrières, sous les ordres de M. de Rênal; mais beaucoup plus actif, ne rougissant de rien, se mêlant de tout, sans cesse allant, écrivant, parlant, oubliant les humiliations, n'ayant aucune prétention personnelle, il avait fini par balancer le crédit de son maire aux yeux du pouvoir ecclésiastique. M. Valenod avait dit en quelque sorte aux épiciers du pays: donnez-moi les deux plus sots d'entre vous; aux gens de loi: indiquez-moi les deux plus ignares; aux officiers de santé: désignez-moi les deux plus charlatans. Quand il avait eu rassemblé les plus effrontés de chaque métier, il leur avait dit: régnons ensemble. Les fa?ons de ces gens-là blessaient M. de Rênal. La grossièreté du Valenod n'était offensée de rien, pas même des démentis que le petit abbé Maslon ne lui épargnait pas en public.
Mais, au milieu de cette prospérité, M. Valenod avait besoin de se rassurer par de petites insolences de détail contre les grosses vérités qu'il sentait bien que tout le monde était en droit de lui adresser. Son activité avait redoublé depuis les craintes que lui avait laissées la visite de M. Appert, il avait fait trois voyages à Besan?on; il écrivait plusieurs lettres chaque courrier; il en envoyait d'autres par des inconnus qui passaient chez lui à la tombée de la nuit. Il avait eu tort peut-être de faire destituer le vieux curé Chélan; car cette démarche vindicative l'avait fait regarder, par plusieurs dévotes de bonne naissance, comme un homme profondément méchant. D'ailleurs ce service rendu l'avait mis dans la dépendance absolue de M. le grand vicaire de Frilair, et il en recevait d'étranges commissions. Sa politique en était à ce point, lorsqu'il céda au plaisir d'écrire une lettre anonyme. Pour surcro?t d'embarras, sa femme lui déclara qu'elle voulait avoir Julien chez elle; sa vanité s'en était coiffée.
责编:刘卓
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